81% DES SALARIES CRAIGNENT UNE ERREUR DANS LEUR PAIE
84% DES DÉCIDEURS EN CHARGE DE LA PAIE ADMETTENT UNE ERREUR
Objectiver la complexité pour mieux agir : un baromètre inédit pour les entreprises
S4S Payroll Management, cabinet expert de la conformité de la paie, dévoile aujourd’hui, en partenariat avec l’Ifop, les résultats de son premier baromètre sur la relation des entreprises françaises à la gestion de la paie. Réalisée auprès de plus de 1 100 salarié(e)s et 378 responsables de la paie (DG, DAF, DRH, responsables paie), cette étude vise à objectiver les perceptions, les difficultés concrètes et les attentes liées au bulletin de paie, dans un contexte d’évolutions réglementaires continues et de digitalisation croissante.
« On ne peut pas améliorer ce qu’on ne comprend pas : il fallait objectiver le chaos silencieux du bulletin de paie. Avec ce baromètre, nous avons voulu mettre des chiffres sur une réalité que les entreprises vivent au quotidien : le bulletin de paie, pourtant obligatoire, reste pour beaucoup un document source d’incompréhensions, d’inquiétudes, voire de tensions. C’est un nouvel outil qui a vocation à devenir annuel », explique Anthony Catanese, président de S4S Payroll Management.
Le baromètre en quelques chiffres :
• 81% des salariés craignent une erreur sur leur bulletin de paie ; ils sont 87% parmi les responsables de la paie ;
• 74% des décideurs en charge de la paie estiment que la complexité croissante des règles sociales rend leur métier difficile ;
• 84% des décideurs en charge de la paie admettent avoir déjà fait une erreur dans la paie des salariés, et 20% d’entre eux n’ont pas été transparents sur cette erreur ;
• Pour 37% des personnes en charge de la paie, la complexité de la paie est une source d’incompréhension avec les salariés ;
• Seulement 26% des entreprises estiment que les échanges avec l’Urssaf sont « fluides et collaboratifs ».
Un bulletin de paie souvent mal compris par les salariés
Si 58 % des salarié(e)s déclarent avoir une bonne connaissance de leur bulletin de paie, seuls 15 % estiment très bien le comprendre. Surtout, 81 % déclarent craindre une erreur, au moins de temps en temps. Un chiffre symptomatique d’une défiance persistante. Paradoxalement, 48 % des salarié(e)s demandent une simplification du bulletin, quand 20 % souhaiteraient le voir plus détaillé.
Cette compréhension du bulletin de paie est loin d’être égalitaire : plus le niveau de diplôme et de revenus est bas, plus la compréhension diminue. Par exemple, seuls 14 % des salariés ayant un niveau CAP-BEP considèrent avoir une très bonne connaissance de leur bulletin, contre 22 % des diplômés Bac +3 à Bac +5.
« Il y a un paradoxe très révélateur : une majorité de salariés se disent à l’aise avec leur bulletin de paie, mais la plupart redoutent qu’il contienne des erreurs. Ce n’est pas seulement une question de lisibilité, c’est une question de confiance. Et face à cette défiance, tous les salariés ne sont pas égaux. C’est le signe que les services paie doivent adopter une approche différenciée, plus pédagogique, à hauteur de salarié », analyse Anthony Catanese.

Pour les décideurs en charge de la paie, une pression technique croissante
Côté responsables paie, 87 % redoutent des erreurs, et 74 % estiment que la complexité croissante des règles sociales rend leur métier difficile. La pression de mise en conformité est permanente : 79 % déclarent modifier leurs processus de paie au moins une fois par an pour s’adapter aux évolutions légales, et 69 % des DAF utilisent aujourd’hui des outils automatisés de veille juridique pour ne pas perdre le fil.
« Pour les DAF que nous avons sondé, la paie n’est plus un outil de gestion, c’est un casse-tête réglementaire en temps réel. La complexité n’est plus seulement un irritant, c’est un risque opérationnel qui peut avoir de lourdes conséquences financières pourl’entreprise. Ce baromètre nous apprend que si la paie est assurée par des personnes différentes selon les entreprises, elles sont unies par les contraintes qui pèsent sur cette mission », souligne Anthony Catanese.

Un impact direct sur la relation entre salariés et les personnes en charge de la paie
L’étude révèle que pour 37 % des responsables de la paie, la complexité de la paie est une source d’incompréhension avec les salariés. D’ailleurs, 59 % disent recevoir des questions de collaborateurs au moins une fois tous les trois mois à ce sujet. En parallèle, 84 % reconnaissent que des erreurs se sont déjà produites dans leur entreprise — et parmi eux, 20 % admettent ne pas toujours avoir été transparents sur ces erreurs.
« Ǫuand la paie devient un sujet de tension, c’est toute la confiance RH qui vacille. Ce document, censé établir une vérité contractuelle, finit parfois par brouiller la relation. Dans une certaine mesure, on se rend compte que la complexité de la paie pollue le dialogue social », insiste Anthony Catanese.

Une incompréhension profonde sur le niveau de préparation face aux contrôles Urssaf
92 % des entreprises se disent prêtes à un contrôle Urssaf, mais cette confiance varie selon les profils : 52 % des dirigeants se disent très bien préparés, contre seulement 36 % des DRH ou DAF, plus proches des réalités terrain. Les entreprises qui gèrent leur paie en interne se sentent aussi nettement mieux armées. Pourtant, seuls 26 % jugent les échanges avec l’Urssaf fluides et collaboratifs – loin de l’image d’un organisme partenaire. Et malgré 96 % de dispositifs de veille en place, 7 contrôles Urssaf sur 10 se soldent encore par un redressement.
« Il y a un angle mort dans la gouvernance de la paie : les dirigeants pensent être prêts, mais ce sont les opérationnels qui prennent les coups. Et malgré tous les outils mis en place, le taux de redressement reste massif : c’est le signal que quelque chose ne tourne pas rond dans la chaîne de conformité », conclut Anthony Catanese.

Méthodologie de l’étude
Cette étude a été menée par l’Ifop pour S4S Payroll Management du 21 au 30 mai 2025 auprès de : • 1 107 salarié(e)s du secteur public et privé, selon la méthode des quotas, • 378 décideurs en charge de la paie (DG, DAF, DRH ou responsables opérationnels), interrogés de façon aléatoire. « Il s’agit du premier baromètre à cette échelle croisant les perceptions des salariés et des responsables de la paie. Cela permet d’objectiver les écarts de compréhension et les pistes d’amélioration », conclut François Kraus, directeur du pôle Opinion à l’Ifop.